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Si Bram Stoker a usé avec bonheur des possibilités de la littérature romanesque, si les adaptations cinématographiques ont profité de la magie de la caméra pour horrifier les spectateurs, nous puiserons, nous, dans tous les moyens du théâtre pour trouver une expression propre à notre art. En jouant avec la variété des formes, des traditions et des conventions théâtrales, nous chercherons des correspondances scéniques au plaisir du lecteur. Comme dans le roman de Stoker, nous préférerons la suggestion à la démonstration, l’ambiguïté à l’évidence. La place du personnage de Dracula lui-même est emblématique de cette optique. Omniprésent dans l’esprit de tous les personnages, dont il transforme la destinée, haï mais recherché, redouté autant que désiré, Dracula est paradoxalement absent d’une large partie du roman. C’est en filigrane, en ombre et en images fugitives qu’il s’impose, loin de l’homme aux longues dents et à la cape noire imprimé sur les écrans. En refusant le cliché, la mise en scène et le jeu des acteurs cherchera, au théâtre, de quelle matière Dracula est fait. Trois comédiens seulement, incarnant plus de dix personnages, s’amuseront à brouiller les pistes en mêlant narration et action, jeux d’ombres, de corps et d’objets. La scénographie, simple, ne cachera jamais la présence du plateau, réaffirmant qu’ici, on joue à faire semblant, bien que la lumière, la musique et les sons soient là pour distiller le doute. |