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Avignon Public Off 2002 ? Voil? du th??tre de haute vol?e, qui touche le c?ur et la raison. ? L?Humanit? ? Bourr? d?humour et de tendresse ? Valeur Actuelles ? Un grand moment d??motion et de jubilation ! ? Le Dauphin? Lib?r? 1er septembre 2002 Le Regard du Fils Daniel Soulier, com?dien r?put?, a cr?? en 1991 sa premi?re pi?ce Apr?s l?Amour. D?s la premi?re r?plique, lorsque la femme, qui ne supporte plus de voir son mari plong? dans L?Humanit?, s??crie ? J?en ai marre du communisme ?, le rire s?emparait de la salle. Il s?av?rait que nous avions affaire, non pas avec un-com?dien-qui-?crit, mais ? un auteur de th??tre. Onze ans apr?s, Daniel Soulier remet le couvert, sur la m?me table, dans la m?me cuisine. La femme r?le toujours autant, elle en a toujours autant marre du communisme, mais on ne l?entend plus de la m?me fa?on. C?est que Daniel Soulier a entre temps ?crit un roman autobiographique, Paris-Austerlitz ? 1km800 (aux ?ditions Le Bruit des autres), et que son regard sur les siens s?est consid?rablement adouci. Car cet ouvrier limousin qui a pour seuls plaisirs ses cigarettes et son Huma, et cette m?g?re qui cherche ? l?en priver, sont ses parents. Devenu p?re a son tour, il se montre moins s?v?re envers eux. Il plaint leur mesquinerie plus qu?il ne la condamne. Pourquoi s?interdire toute jouissance ? Pourquoi la m?re d?branche-t-elle le frigo ? il consommait de l??lectricit?. Le t?l?phone ? Il fallait payer l?abonnement. Et pourquoi n??claire la cuisine qu?avec une unique ampoule de 40 watts ? Un jour, le petit Daniel la remplacera subrepticement par une plus puissante et constatera que la vie peut ?tre gaie, sous un autre jour. De m?me, il d?couvrira plus tard la beaut? de Paris, la magie du th??tre, l?ivresse de la libert?? S?il est int?ressant de comparer Apr?s l?amour et Derri?re chez moi, on peut voir le second sans avoir vu le premier. On y retrouve le m?me humour, la m?me pudeur, avec un atout suppl?mentaire : la compassion. La caricature est devenue portrait. Isabelle de Botton et Louis Alexandre Fabre sont moins convaincants que les interpr?tes d?Apr?s l?amour (Fred personne ?tait magnifique) : sans doute un peu trop jeunes pour leurs r?les. Mais Daniel Soulier, qui incarne lui-m?me le narrateur, a tr?s habilement mis en sc?ne son spectacle. Malgr? ses origines romanesques, c?est bel et bien du th??tre. |
Jacques Nerson |
L?Humanit? mardi 16 juillet 2002 Voir l'article sur le site de l'Humanit? ? On est de son enfance comme on est d?un pays ? : Daniel Soulier a mis cette citation de Saint-Exup?ry au seuil du livre dont est tir? son spectacle Derri?re chez moi. Est c?est bien d?une chronique familiale qu?il s?agit. Entrem?lant la narration autobiographique, qu?il assume lui-m?me avec une franchise de ton qui exclut toute complaisance, et des sc?nes dialogu?es qui mettent en jeu le p?re et la m?re, Soulier ?voque avec finesse l?existence ingrate d?une famille ouvri?re des ann?es cinquante. Selon une esth?tique proche de celle d?un Wenzel ou d?un Hourdin, il use d?un r?alisme d?pouill? pour faire revivre un monde dont les cinquantenaires et plus, pourvu qu?ils aient connu le monde des petits gens, ont la m?moire ?mue. Dans le ? microclimat ? pluvieux de Limoges (il pleut aussi dans les cr?nes), un couple vit de mis?re quotidienne, entre reproches am?res et tendresse r?che. La m?re, ancr?e dans une vision d?finitivement noire de l?existence, ne cesse de houspiller son mollasson de mari, m?tallo ? la retraite qui, le nez ?ternellement plant? dans L?Huma, ne r?ve que de ? faire le communisme ??Soulier n??lude rien de la cruaut? banale de leurs rapports, leurs frustrations, de leurs r?ves inavou?s. La tonalit? sombre du tableau s??claire souvent des commentaires affectueusement ironiques du narrateur. Et il y a cette mise en sc?ne dynamique et diablement intelligente de G?rald Chatelain et Camilla Barnes qui, de quelques tables, chiffons et assiettes, font un univers en perp?tuelle m?tamorphose, figurant avec justesse le resserrement progressif du d?cor familial. Il y a enfin le jeu profond?ment humain, ?patant de v?rit? et de simplicit? d?Isabelle de Botton et Louis Alexandre Fabre, auxquels l?accord?on de Fr?d?ric Daverio fait un contrepoint subtil. Voil? du th??tre de haute vol?e, qui touche le c?ur et la raison. |
Jean-Pierre Sim?on |
Le Figaro 11 juillet 2002 ? ?Isabelle de Botton et Louis Alexandre Fabre, accompagn?s ? l?accord?on par Fr?d?ric Daverio, sont ?mouvants et dr?les. ? |
Armelle H?liot |
Valeur Actuelles n? 3425 du 19 au 25 juillet 2002 Avignon : Un festival peut en cacher un autre ? ?C?est dans le off qu?il faut aller chercher les auteurs vivants. Le choix ne manque pas. Daniel Soulier, par exemple, qui pr?sente au Colibri un charmant spectacle autobiographique, Derri?re chez moi, bourr? d?humour et de tendresse. ? |
Jacques Nerson |
Le Dauphin? Lib?r? samedi 27 juillet 2002 ? Une longue table napp?e de blanc. ?pars, des bouteilles, des verres, des confettis et des serpentins. Plus de convives ? la noce sauf des jeunes mari?s et un accord?oniste. L?histoire commence dans les ann?es qui suivent la Seconde guerre mondiale. Un narrateur ?voque la vie modeste des ses parents qui se conjugue avec cellule du Parti et ?conomie, vie ?troite et manque d?argent. On traverse des ann?es de souvenirs croustillants et moqueurs, jalonn?s d?expressions qui s?attachent aux gens et les identifient. La vie d?une famille ordinaire racont?e avec humour, sensibilit? et tendresse. On se d?lecte des situations cocasses, des gestes et des attitudes du quotidien. Les mots d?clenchent souvent l?hilarit?. Daniel Soulier a adapt? au th??tre son roman ? Paris-Austerlitz ? 1km800 ?. Il joue le narrateur qui s?immisce dans la vie de ses parents, interpr?t?s pas Isabelle de Botton (truculente) et Louis Alexandre Fabre (soumis et path?tique ? souhait). Dans la mise en sc?ne de G?rald Chatelain, les trois personnes ?voluent dans le m?me espace mais dans deux narrations diff?rentes. En parfaite osmose, r?ve et r?alit? se m?langent. Un grand moment d??motion et de jubilation ! ? |